You are currently viewing Comprendre les routines de performance en préparation mentale

Comprendre les routines de performance en préparation mentale

Les routines de performance sont essentielles ! En effet, l’environnement propose aux sportifs une multitude d’informations. Celles qui nous intéressent en préparation mentale sont principalement visuelles, auditives, et kinesthésiques. C’est ce qu’on appelle le « VAK ». Le nombre d’informations à traiter est tellement important qu’il va falloir sélectionner les plus pertinentes !

On ne peut pas consciemment porter son attention en même temps sur une tension musculaire, un enfant qui crie à l’extérieur, une odeur de balle de tennis, etc. Vous l’aurez compris, l’objectif d’une routine de performance, c’est de se focaliser sur ce qui est important à un instant « t », pour être 100% efficace.

Les routines sont indissociables de la thématique des champs attentionnels. Profitez-en pour explorer aussi cette belle thématique de la préparation mentale !

Définition des routines de performance

« Séquence ordonnée de pensées ou d’actions relatives à la tâche qu’un athlète engage systématiquement avant d’effectuer son épreuve » (Nadine Debois, 1998).

Remarque :

On entend parfois certaines personnes dire qu’une routine empêche de penser. C’est faux ! Prenons un exemple.

Imaginez que vous soyez dans une situation d’attente, en pleine compétition. C’est bientôt votre tour, et pour une raison inconnue des pensées négatives viennent vous envahir. En vous focalisant sur une tâche importante, ou sur une succession de tâches, vous diminuerez ainsi l’impact de ce qui pourrait vous déstabiliser. Et si la tâche demande suffisamment de précision, ou de concentration, les pensées négatives n’auront même plus de place dans votre tête !

L’objectif, quand on travaille sur ce type de routine à un moment important, c’est de proposer une tâche qui demande une forte attention, sans coûter trop d’énergie. Tout un art ! Les routines n’empêchent donc pas de penser, elles permettent de poser son attention où il le faut, quand il le faut, et donc de gagner en efficacité.

Enfin, la régularité imposée par la routine de performance permet d’obtenir une relative sérénité sur chaque compétition. Tout ce qui peut être maîtrisé doit être maîtrisé !

Les routines de performance, pour qui, où, et quand ?

Pour qui ?

La routine de performance peut être mise en place dès les plus jeunes catégories, peu importe le niveau et la discipline.

Où et quand ?

Peu importe le moment et le lieu, la seule règle c’est d’avoir identifié un besoin de routine pour répondre à un objectif précis.

Les routines peuvent avoir leur place avant une compétition, pendant, après (récupération, relâchement etc.). Evidemment, il peut aussi y avoir des routines d’entraînement.

Chez les plus jeunes, on peut travailler sur des routines organisationnelles. Cela évite d’oublier du matériel important dans le cas des isolements par exemple (à boire, à manger, des bandes élastiques pour s’échauffer, etc.).Faire une liste de tout ce dont j’ai besoin, c’est déjà une routine ! Et à 10ans, ça compte !

L’exemple de la routine d’échauffement

Prenons l’exemple d’une routine d’échauffement : on cherche à tout optimiser ! Les routines d’échauffement sont importantes, car chez les compétiteurs elles n’ont pas seulement un but de prévention. En effet, dès « le premier run », il faut être au maximum de son potentiel. Pour mettre en place une routine d’échauffement, on s’entraîne d’abord hors compétition. Quelques sportifs s’échauffent encore « au feeling ». C’est à la fois intéressant et en même temps très risqué, car si on oublie un groupe musculaire important, on risque la blessure. Enfin, une routine d’échauffement n’est pas « que » physique ou physiologique.

On pourrait créer une routine d’échauffement pour :

  • EVITER ses distracteurs
  • Gérer son TIMING (activation optimale)
  • Gérer ses émotions (se rassurer)
  • S’occuper pour ne pas se préoccuper
  • Se mettre dans « sa bulle », être soi au bon moment
  • Anticiper / Eviter les situations indésirables
  • etc

Comment créer une routine de performance ?

Il est possible de :

  • S’inspirer par exemple de ce qui a été fait lors des précédentes compétitions (les meilleures et les pires !)
  • Identifier les moments clés, les périodes importantes, travail vidéo, feed back etc.

Quelques caractéristiques importantes. La routine :

  • doit être SPECIFIQUE à chaque sportif, MODIFIABLE, ADAPTABLE, « MINUTEE ».
  • respecte les principes et les règles de la compétition !
  • est SPECIFIQUE à la DISCIPLINE.
  • s’améliore avec l’entraînement mental du sportif (par exemple, méthode pour bien dormir)
  • doit être « écrite » (souvent sous forme de tableau), formalisée
  • n’est pas un rituel, et encore moins de la superstition ! Il n’est absolument pas question de croyance…

La routine intègre uniquement des éléments maîtrisables et / ou contrôlables.

La routine ne doit pas être trop rigide ! Cela peut paraître paradoxal, mais  il faut aussi laisser par exemple une place aux sensations, peut-être pour approfondir par exemple une tâche qui prendrait habituellement moins de temps.

Exemple de routine de performance en escalade

Exemple de routine de performance en escalade

Quelques questions  à se poser quand on travaille sur les routines de performance

1 Sur quelle situation je veux travailler ?

2 Dans cette situation, qu’est-ce qui peut me distraire ou me stresser ?

3 Dans cette situation, quelles sont mes sensations ?

4 De quoi ai-je besoin, de quelles ressources ?

5 Qu’est-ce que je peux maîtriser / qu’est qui ne dépend pas du tout de moi ?

6 Quelles sont mes ressources mentales ? Mes outils ?

7 Comment puis-je agir sur le plan « mental » et le plan « comportemental » ?

On peut alors définir un tableau synthétique pour analyser la préparation, ce qui permettra ensuite de créer la routine voulue, à tester d’abord à l’entraînement.

Moment, lieuCe que j’ai faitCe que je me suis ditCe que j’ai vu, ressentiCe qui m’a gênéCe qui m’a aidé

En conclusion

La routine de performance est une aide précieuse, et dès le plus jeune âge.

Elle doit se travailler à « tête reposée », idéalement avec un entraîneur ou quelqu’un qui connaît la discipline. C’est d’ailleurs un moment de réflexion agréable, une vraie prise de recul.

On peut créer plusieurs routines de performance, à différents moments, que ce soit à l’entraînement ou en compétition.

Il faut prendre le temps de l’améliorer en fonction de ses ressentis et des expériences.

Vous avez maintenant de quoi vous penchez sur la question. Et n’oubliez pas : s’il est important de maîtriser ce qui doit être maîtrisé, il faut aussi penser à travailler mentalement sur la gestion de l’imprévu !