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Comprendre la fixation d’objectifs ou goals setting en préparation mentale

La fixation d’objectifs, ou l’art du « goals setting » parce que ça fait mieux en anglais, voilà une thématique majeure de la préparation mentale ! Mais vous allez vite vous rendre compte que la théorie n’est pas toujours simple à appliquer sur le terrain. C’est normal, d’ailleurs si on cherche absolument à le faire, on n’avance pas non plus. Bref, ce qu’il faut déjà avoir à l’esprit, c’est que la motivation d’un sportif dépend directement des objectifs. Motivés pour la suite ?

Se fixer des objectifs avec le très connu modèle SMART

SMARTE, c’est une base, et s’il existe évidemment bien d’autres modèles, celui-là est à connaître. En plus, il est simple à comprendre.

Les exemples donnés sont indépendants les uns des autres, histoire de varier les plaisirs.

Un objectif est :

Simple : « je veux aller en finale aux championnats de France »

Mesurable : « au prochain entraînement je ferai 3 tractions à 80% de ma force maximale, comme mon coach me le demande »

Ambitieux : « je veux intégrer l’équipe de vitesse ». Ambitieux, mais aussi réalisable (physiquement, économiquement, etc.)

Réaliste : « je veux réussir ma licence cette année, tout en participant à tous les stages de l’équipe ».

Temporel : « À la fin de l’année 2017, je serai capable de faire abstraction du regard des autres »

Environnemental : « je serai autonome pour payer mon loyer ». Mon objectif « me respecte », ainsi que mes proches)

La présentation avec le très connu SMART est faite, même si le dernier E ne vous a pas échappé. On le trouve rarement dans les formations, mais vous verrez qu’il est très important. Voilà pour le SMARTE !

Petite remarque pour les professionnels de la communication interpersonnelle, on pourrait évidemment formuler tous ces objectifs directement sans le « je veux ». Par exemple : j’irai en finale, ou j’intègrerai l’équipe de France, etc. Chaque chose en son temps, vous vous poserez ces questions au fur et à mesure de vos expériences.

Les grands objectifs dans la vie d’un sportif

Sans vouloir dénigrer les autres objectifs, comme par exemple ceux qui concernent l’alimentation ou la récupération, ceux qui suivent reviennent régulièrement lorsqu’on aborde cette thématique.

  • Les objectifs physiques
  • Les objectifs mentaux
  • Les objectifs comportementaux
  • Les objectifs techniques
  • Les objectifs tactiques

Certains sont fixés directement par l’entraîneur, ou avec l’entraîneur, mais également le préparateur physique, le kiné, le préparateur mental, etc.

Un sportif aura un intérêt à explorer les thématiques dont personne ne s’occupe !

Une règle d’or pour une bonne fixation d’objectifs

Il est indispensable de savoir pour quoi on « fait les choses ». C’est ce qu’on appelle donner du sens. À ce stade, il est amusant de constater qu’on peut écrire « pour quoi », et « pourquoi ». Cela passe inaperçu à l’oral, pourtant le premier évoque le but et le second la cause. Le futur et le passé en quelque sorte.

 Il est indispensable que les sportifs, surtout les jeunes,  puissent savoir où ils vont dans leur calendrier sportif. Même à haut niveau, certains ne savent même pas à quelles compétitions ils vont participer. Si le choix ne leur appartient pas forcément, c’est bien de leur donner un aperçu des échéances de l’année, au moins pour qu’ils se projettent mentalement. Et encore, il n’est question « que » des compétitions ici, et même pas des objectifs de séances, ou d’entraînement.

Il ne faut pas tout dire, mais un peu quand même !

Les différents objectifs abordés en préparation mentale

  • Objectifs de résultats

Par exemple : « Faire 3 podiums sur le circuit de coupe de France »

Implique une comparaison, ne dépend pas directement de soi, mais du résultat des autres… Très ANXIOGÈNE donc !

  • Objectifs de performance, ou de maîtrise

En tennis par exemple : « Réussir 70% de premières balles au service »

Au football : « Cadrer 100% de mes tirs »

Réaliser une performance sans dépendre du résultat des autres…Tout dépend de soi, donc MOTIVANT

  • Objectifs de processus

En escalade par exemple : « À chaque position de repos, je m’imagine en train de réussir le passage qui suit »

« Après mon run, je garde le sourire et je vais encourager les autres de l’équipe »

Ce sont tous les comportements adoptés et adaptés par le sportif.

Le résultat dépend de la maîtrise technique, tactique, physique, mentale, etc.

sportif qui court sur la route vers un objectif

Par où commencer lorsqu’on travaille sur la fixation d’objectifs ?

Réfléchir sur les objectifs, c’est prendre le temps de réfléchir sur :

1 Son projet sportif

2 Son projet professionnel

3 Son projet de vie

Et pour tout ça :

  • À court terme, moyen terme, et long terme.
  • Veiller à garder une certaine cohérence.
  • S’y tenir.
  • Trouver des pistes pour y parvenir.
  • Faire le point régulièrement.
  • Connaître ses véritables raisons d’être (piliers de l’estime de soi, la motivation).
  • Identifier les moyens dont on dispose pour atteindre un objectif.

La fixation d’objectifs dans le temps

  • Buts ou objectifs à long terme : difficiles, mais accessibles !
  • Buts ou objectifs à moyen terme : par exemple une saison.
  • Buts ou objectifs à court terme : tous les mois, tous les 3 mois par exemple…
  • Buts ou objectifs quotidiens : à chaque entraînement. Pourquoi et pour quoi.
  • Buts ou objectifs d’entraînement : objectifs durant la séance, précis.

Approfondir la question

Voici ce qu’il faudrait aussi théoriquement intégrer à cette thématique, pour garantir de bonnes bases :

  • Des objectifs uniquement liés à moi.
  • Ne pas dire « je veux être meilleur qu’un tel ».
  • Des objectifs positifs. Ne pas dire par exemple : « je ne veux pas perdre contre elle en finale ».
  • Des objectifs motivants.
  • Éviter les « je dois », « il faut », mais s’investir pleinement : JE VEUX, JE VAIS, JE SAIS QUE (je suis en forme, je suis fort en coordination, etc.).

Quelques questions intéressantes sur la fixation d’objectifs

En préparation mentale, le simple fait parfois de poser certaines questions ouvre de nombreuses portes. On pourrait très bien imaginer celles-ci :

  • Quels seraient les inconvénients si j’atteins mon objectif ?
  • Qui ou qu’est-ce qui pourrait m’empêcher d’atteindre mon objectif ?
  • Pourrait-il y avoir des avantages à ne pas atteindre mon objectif ?

Un exemple d’objectif : la perte de plaisir

Évidemment, quand on évoque le goals setting en préparation mentale, on s’imagine tout de suite des objectifs très concrets, qui font super sur le papier. L’être humain étant ce qu’il est, voici un exemple pourtant bien réel : « je n’ai plus aucun plaisir quand je fais mon sport ».

Objectif : retrouver du plaisir

Peut-on mesurer son plaisir ?

Oui ! Par exemple, sur une échelle de 1 à 10, je mets 8/10. Pour cela, c’est bien de le noter sur son carnet d’entraînement.

Alors…posez-vous la question :

Comment faire pour prendre du plaisir dans mon sport ?

Le plaisir peut être un but d’entraînement, et on a des moyens pour l’atteindre, si on l’anticipe et si on y réfléchit. Quelques pistes de réflexion à mener avec le sportif : à quel moment pratiquer, avec qui, de quelle manière, etc. ? Parfois ce sont des détails, comme le fait de planifier une soirée avec des amis après un entraînement. Ce petit moment a priori anodin peut avoir un impact sur ce qui se passe avant.

Cet exemple n’est pas anodin…de nombreux sportifs traversent des périodes de doutes. On pourrait également avoir des objectifs liés à la perte de sensations, de repères, par exemple.

Servez-vous de la théorie pour savoir où vous allez, et comment !

En guise de conclusion

Déjà, c’est bien d’avoir à l’idée que la théorie ne sert à rien tant que le sportif n’a pas pleinement intégré ses objectifs. Si vous trouvez un moyen de vous en assurer, tant mieux ! Le début de saison est idéal pour réfléchir sur cette thématique.

On est tous capables de se fixer un objectif de type SMARTE, même si parfois ça n’a pas trop de sens de se questionner sur le fait de se sentir soutenu par son entourage quand on soulève 150kg en musculation. Prenez du recul car le but n’est pas que ça devienne chronophage.

Cela va de soi, mais il est bon parfois de revoir ses objectifs. Les fixer ne signifie pas non plus « être borné ». C’est bien de savoir lâcher du lest au bon moment ! Tout est question de dosage.

Enfin, on dit que la motivation dépend des objectifs… mais comment s’appellent ces objectifs qui ne nous motivent pas ? Parce qu’ils existent aussi, n’est-ce pas ? 🙂